Dans une enquête diffusée sur france inter samedi 17 mai, la journaliste Laetitia Cherel revient sur les pas du livre « Les fossoyeurs ».
Tout n’est heureusement pas noir. Il faut dire que l’on partait de loin : manque de personnels, portions insuffisantes, rationnement de protections… Cela s’est amélioré… sans que les mauvaises pratiques disparaissent.
La journaliste nuance notamment les propos du directeur général du groupe, qui se félicite d’un budget alimentaire en augmentation de 35% en deux ans. Ce pourcentage correspond en effet peu ou prou à l’inflation et au respect de la loi EGALIM, qui impose des produits bio et locaux. Si les grammages ont augmenté et les repas améliorés, il n’est pas sûr que tous les résidents en aient pour leur argent..!
C’est surtout sur les protections que les pratiques restent révoltantes. Le reportage dévoile que certains résidents sans famille bénéficieraient de moins de changes que ceux dont les proches viendraient les visiter. La dignité n’existerait qu’en famille ?
Sur le personnel, les problématiques de non remplacement persistent. Une forme de maltraitance institutionnelle s’installe donc, les équipes n’étant pas en nombre pour s’occuper correctement des résidents.
Enfin, les suspicions de détournement de fonds publics persistent : les établissements annoncent un nombre plus important de contrats permanents que ce qu’il existe en réalité. C’est sur ces déclarations que les dotations de l’Etat sont données. Résultat, les EHPAD utilisent des CDD et des vacataires comme variables d’ajustement, tout en ayant des dotations pour un nombre plus important de personnes déclarées.
Si la direction générale d’Orpea / Emeis a exercé son droit de réponse, que l’on retrouve à la fin de l’article, force est de constater que les mauvaises pratiques n’ont absolument pas disparus et que la vigilance des associations et des pouvoirs publics restent plus que jamais essentielle.